Après de longs mois de préparation, et après avoir validé sur deux ans tous les brevets intermédiaires, Didier s'est attaqué au mythique Paris - Brest - Paris dimanche 16/08 à 16h30.
Parti parmi 6000 concurents internationaux pour 1232km. La météo s'annonçait clémente, tous les signaux au vert, avec notamment une équipe d'accompagnants aux petits soins.
Mais je laisse le soin à Didier de narrer son aventure :
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Un petit résumé sur ces 3 jours qui me laisseront des souvenirs indélébiles.
Je pense que pour tous les groupes cela est parti très, trop vite, au premier arrêt de Mortagne au perche km 140 nous étions à plus de 31 de moyenne, et là je me suis dit calme toi et reviens à ton rythme. Le bon côté de la chose, j’ai pu me restaurer tranquillement vu que j’avais 1 heure d’avance sur mon plan de marche.
Après je suis reparti dans un petit groupe à bonne allure, les contrôles ce sont enchaînés et le plan de marche était à peu près respecté. La moyenne était plus que correcte puisque j’étais à quasi 25.8 de moyenne (roulée) à Brest, sur un parcours pas facile, usant ou se succèdent talus sur talus qui finissent pas t’entamer et t’obligent à une bonne gestion de tes efforts. Si j’étais calé dans les temps roulés, j’ai sous-estimé le temps des arrêts qui sont bien plus longs que ceux auxquels je pensais….. !
A partir de 400 km tu te retrouves facilement seul ou en petit comité et là le mental doit rester fort. C’est à ce moment-là que je rencontre Serge de l’asptt Agen, et que l’on décide de poursuivre notre route ensemble, sentant bien que l’on était un peu près du même niveau et que nous avions tout intérêt à unir nos efforts. Nous sommes arrivés à Brest quelque peu entamés, usés par la partie Carhaix/Brest avec un vent de face en prime, Serge décide de s’arrêter dormir bien que nous avions convenu de revenir jusqu’à Carhaix qui était aussi mon premier point de chute, discussions, négociations…..etc et on se sépare, lui prend un place dans un dortoir et moi je m’allonge sous un abri de fortune à même le sol emballé dans ma couverture de survie pour repartir 1 heure après.
Sur le retour c’est encore plus flagrant de se retrouver seul ou espacé de quelques dizaines de mètres, ce sont des grands moments de solitude. Après le petit repos accordé à Brest je repars à 2h02 seul, la forme est revenue et j’avance à une bonne allure malgré le brouillard et les 6°, je rejoins Carhaix et peut m’arrêter à l’hôtel où est Claudine, le petit déjeuner, plus la douche et les vêtements propres sont d’un confort inestimables. Je repars gonflé et serein, les étapes s’enchaînent à un bon rythme et aux allures du plan quasi à la minute près. Entre Tinténiac et Fougères j’ai pris un coup de pas bien, ce n’est pas le physique qui est en cause mais plus tôt une certaine forme de lassitude, heureusement c’était l’étape la plus courte (54km), je m’emploie, je puise au plus profond de moi-même pour ne pas m’écouter et continuer à avancer quoi qu’il en soit, pour arriver à Fougère en sachant qu’à l’accueil tout était dispo pour se retaper un peu. Comme à chaque étape, je retrouve mes accompagnants auxquels je rends hommage, car ils m’ont toujours soutenu avec réserve et ont très bien su ne pas s’imposer et me laisser gérer seul ce cap difficile. On décide de se quitter là et nous nous donnons Dreux comme prochain point de rendez-vous, mais au passage Claudine m’annonce que Serge vient d’arriver avec 2 de ses collègues de l’ASPTT Agen retrouvés en chemin, Serge me propose de se joindre à eux, sans hésitation je me dis que des heures meilleures vont arriver, tout en sachant qu’ils avaient décidé comme moi de s’arrêter à Villaines la Juhel pour un petit break, mais aussi cela nous donnera l’occasion de passer la barre des 1000 km, pour le mental c’est tout bon. Il a fallu que je m’accroche pendant les 30 premiers km pour que la forme et les sensations reviennent, nous avons bouclé ce tronçon de 90 km en 3h45 dont la moitié de nuit. Villaine la Juhel m’aura permis de dormir ma seconde heure depuis le départ et ce sera tout pour le sommeil.
Tout le monde paraissait en grande forme et l’appétit venant en mangeant on se fixe un nouveau challenge, celui de rentrer avant 14h00. Départ de Villaines la Juhel fixé à 4h00 pour un long contre la montre de 220 km et deux contrôles Mortagne au Perche et Dreux. A Dreux je rencontre pour la dernière fois avant l’arrivée Claudine, et je m’allège au maximum, je ne garde que l’essentiel, il ne reste plus que 64 km. Nous rentrons à 13h38 pour une moyenne roulée sur les 220 derniers km de 24 km/h, heureux et des frissons en passant la ligne d’arrivée.
La moyenne roulée totale est d’environ 24.5 km/h. Ma petite équipe d'accompagnats a été au top, toujours là avant moi aux contrôles à être aux petits soins pour moi, ayant déjà préparé le repas et les vêtements de rechange, je leur adresse mes plus chaleureux remerciements."
Une belle aventure humaine, pas une compétition, mais Didier boucle le PBP aux alentours de la 900ème position, sur 6094 inscrits, 5841 partants et un peu plus de 4600 arrivants, pour un temps total de 69h07'
Pour ceux à qui ce récit donne des envies, sachez que Didier, les souffrances déjà oubliées, envisage de remettre ça en 2019.
Une équipe du CCC sur le PBP?
Un grand bravo pour cette performance hors norme!!